Le territoire communal
Les transports urbains
Christian Vandermotten et Willy Delhaye,
largement d’après Jean-Pierre Marissens pour la période antérieure à 2005 (dans Fréquence Vénerie, 2005)
Les tramways
Watermael-Boitsfort est ou a été desservi par trois axes de lignes de tramways : celui longeant depuis le Solbosch les actuelles avenues Buyl, du Pesage, du Derby et de la Forêt, puis la chaussée de La Hulpe et l’avenue Delleur jusqu’à la Maison communale ; celui longeant depuis cette dernière le boulevard du Souverain, vers le bas de la chaussée de Wavre et l’avenue de Tervuren ; et enfin, une ligne venant du cimetière d’Ixelles et rejoignant la Maison communale par la place Keym et les Trois Tilleuls, avec une antenne depuis la place Keym jusqu’au square des Archiducs.
La ligne venant du Solbosch jusqu’à la Maison communale
Une ligne à voie étroite de tramways à vapeur relia dès le 6 juillet 1887 la porte de Namur au Café du Lac à Boendael. Elle appartenait à la SA du Chemin de fer à voie étroite de Bruxelles à Ixelles-Boendael. Elle fut prolongée jusqu’à l’hippodrome de Boitsfort et électrifiée en avril 1897. Reprise par les Tramways bruxellois en 1899, elle fut mise à l’écartement normal dans le courant du premier semestre de 1901. Elle fut prolongée ensuite vers la gare de Boitsfort le 28 août 1904 puis vers la Place communale le 15 juillet 1905, par la nouvelle avenue de la Vénerie (actuelle avenue Delleur). Les trams faisaient le tour de la place Bischoffsheim (actuelle place Payfa-Fosseprez) et attendaient le départ devant la Maison communale.
Les trams circulant sur cette ligne depuis la porte de Namur n’étaient pas numérotés à l’origine. En 1906, ils reçurent le n° 30 s’ils passaient par la chaussée d’Ixelles, le n° 31 s’ils passaient par la rue Malibran. Cette dernière ligne ne circula plus que les dimanches et jours fériés à partir de 1924 et fut supprimée en 1926. Simultanément, le n° 16, qui partait depuis 1925 de la Place de l’Yser jusqu’à la place Sainte-Croix (actuellement Eugène Flagey), fut prolongé le 1 juillet 1926 vers Boitsfort en utilisant à partir de la porte de Namur le même trajet que le n° 30, supprimé pour sa part le 7 septembre 1953, alors qu’il n’était plus de fait qu’un service de renforcement du n° 16 sur une portion de son parcours. Ce renfort a été encore maintenu quelque temps par des services S qui reliaient la porte de Namur à l’hippodrome les jours de courses. à son autre extrémité, le n° 16 fut prolongé le 5 mai 1931 jusqu’au Heysel et ce tram joua donc un rôle important dans la desserte des Expositions universelles de 1935 et de 1958.
L’ancienne ligne n° 4, initialement la ligne Bourse-Place Stéphanie de la Société générale des Chemins de fer économiques, avait été prolongée dès 1911 le long de l’avenue Louise, puis jusque Boendael en 1936 et finalement jusqu’à la place de Boitsfort par l’avenue Delleur, comme les trams n° 16 et n° 30, en 1937. Une voie de dépassement fut dès lors installée en face de la Maison communale, afin de séparer les terminus des lignes n° 4 et n° 16/30.
La ligne du boulevard du Souverain
En 1909, des voies furent posées le long du boulevard du Souverain, nouvellement créé. Les Tramways bruxellois y ouvrirent une nouvelle ligne, qui circulait sous le n° 32 : porte de Namur – Woluwe via Auderghem. Les véhicules suivaient le même itinéraire que le n° 30 puis se dirigeaient directement vers le boulevard du Souverain, sans emprunter la boucle de la Place de Boitsfort. À partir du 1 janvier 1924, le n° 32 ne circula plus que les dimanches et jours fériés sur l’ensemble du parcours ; en semaine, il était limité au tronçon Woluwe - Boitsfort et les voyageurs devaient changer de véhicule à la Maison communale pour prendre le n° 30. Le 11 septembre 1928, cette ligne n° 32 fut définitivement supprimée et remplacée par un nouveau n° 31 Bourse – rue de la Loi – avenue de Tervuren - Woluwe – Boitsfort.
La ligne du cimetière d’Ixelles à la Maison communale, avec antenne de la place Keym vers le square des Archiducs
Le 23 avril 1910 la S.A. Les Tramways Bruxellois mirent en service une nouvelle ligne, la ligne n° 33, reliant la porte de Namur (par la suite la gare du Midi) à Watermael. C'était l’année de l’Exposition Universelle de Bruxelles implantée au Solbosch, dont l’échevin Eugène Keym était un des deux commissaires.
La mise en service de cette nouvelle ligne fut réalisée en quatre étapes. Le 23 avril 1910 (jour de l’ouverture de l’Exposition), les trams circulèrent jusqu’au cimetière d’Ixelles. Le 15 juin, ils atteignirent la rue Guillaume Gilbert puis le 12 juillet, la gare de Watermael à la place des Arcades. Le 30 juillet 1910, ils rejoignirent enfin la place de Watermael (aujourd’hui Eugène Keym). Pour atteindre cette dernière où il effectuait une boucle en la contournant par la gauche, le tram empruntait la rue du Roitelet.
Le 26 avril 1926, la ligne n° 33 fut prolongée jusqu’à Boitsfort*. A la place Keym, le sens de marche des trams fut dès lors inversé. Venant de la rue du Roitelet, ils la contournèrent vers la droite, pour remonter la rue Th. Vander Elst puis, par l'avenue des Bouleaux et l'avenue des Ortolans, atteindre les Trois Tilleuls. La descente vers Boitsfort se faisait par l’avenue de la Fauconnerie et la ligne du boulevard du Souverain. Les trams stationnaient rue Major Brück avant de remonter par la rue des Trois Tilleuls. Simultanément, le n° 33 fut doublé par une ligne n° 98, qui venait de la Bourse plutôt que de la gare du Midi ; ce n° 98 garda son terminus à la place Keym jusqu’au 12 mai 1936, date à laquelle il fut à son tour prolongé jusque Boitsfort.
En 1938, des voies furent posées de la place Keym au square des Archiducs pour améliorer la desserte de la cité Floréal. Elle fut parcourue par le n° 96, qui circulait déjà depuis la porte de Namur, en tant que renfort du n° 33.
De la veille de la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1950, la place de Boitsfort était donc desservie par les n° 4, 16, 30, 31, 33 et 98. La place Keym l’était par les n° 33, 96 et 98.
* À son autre extrémité, le tram n°33 sera prolongé le 20 décembre 1938 de la gare du Midi au square Jean Rey à Anderlecht. C’est donc le tram de la chanson de Jacques Brel, qui habitait près de la rue d’Aumale et aurait pris le 33 pour aller manger des frites chez Eugène, non pas une hypothétique friterie qui n’a jamais existé, mais plutôt, semble-t-il, le prénom d’un oncle qui habitait Watermael-Boitsfort.
Les réorganisations du réseau à partir des années 1960
Les bus
Les trams n° 33, 98 et 96 furent remplacés fin 1960 par des bus et les voies déposées.
Les 96 et 33 gardèrent leur numéros, le 98 devenant le 17. A partir du 21 août 1961, les bus 17 et 33 remontèrent vers les Trois Tilleuls par l’avenue Georges Benoidt, plutôt que par l’étroite rue des Trois Tilleuls. Le 16 avril 1968, les bus n° 17 et 33 furent fusionnés pour devenir le n° 95, Bourse - Boitsfort, avec prolongement à partir du 18 janvier 1972 jusqu’au Coin du Balai.
En 1963, c’est le tram n° 31 qui disparut le long du boulevard du Souverain, remplacé entre Boitsfort et le pont de Woluwe par le bus n° 42. Jusque 1983, le tarif des correspondances était encore différent de celui des trajets uniques, mais ici un transit gratuit fut assuré, permettant de poursuivre vers la ville par les n° 39, 40, 41 et 45. Les voies le long du boulevard du Souverain furent déposées, après avoir été maintenues quelque temps comme voies de service pour assurer des liaisons occasionnelles entre le dépôt de Woluwe et la ligne n° 16.
Le développement des bus permit aussi de mettre à l’ordre du jour le renforcement des liaisons non radiales entre les communes de la seconde couronne, puis des liaisons inter-quartiers dans ces communes et enfin le rabattement sur les stations de métro.
Un bus n° 51 fut ainsi créé le 21 juin 1975 entre la place Bisschoffsheim et la place Danco à Uccle, par l’avenue Delleur et la chaussée de La Hulpe. Il fut prolongé en 1977 jusqu’au métro Demey, à l’occasion de son inauguration, et en 1979 jusque Sainte-Anne d’un côté, Uccle-Calevoet de l’autre. Le 24 mars 1985, la ligne n° 51 fut fusionnée avec le n° 42, reliant dès lors Kraainem (Viaduc E40) à Uccle. Pour l’occasion, cette nouvelle version du n° 42 fit un crochet par les Trois Tilleuls, l’avenue Coloniale et le Dries, franchissant l’étroit pont sous le chemin de fer de la rue de l’Elan. Ce trop long trajet fut scindé le 2 mai 1991 en deux lignes distinctes : le n° 42 subsista entre le Viaduc de l’E40 et Wiener ; un n° 41 circula entre la station de métro Hermann-Debroux (ouverte en 1985) et Uccle-Calevoet, avec un itinéraire modifié à l’intérieur de Watermael-Boitsfort, passant par la place Keym et le Dries, en évitant le pont de la rue de l’élan, même si l’étroitesse de l’avenue des Taillis peut aussi poser problème. En 2007, le réseau des bus fut à nouveau réorganisé : depuis Hermann-Debroux, le n° 41 reprit le trajet du n° 96, qui fut supprimé, pour desservir le square des Archiducs, la place Keym et le Dries. Il ne rejoignit plus la chaussée de La Hulpe par l'avenue des Coccinelles, mais passa, dans une optique d'amélioration de l'intermodalité, par la gare de Boendael et l’avenue Franklin Roosevelt. Son terminus fut ramené de Calevoet au square des Héros. La suppression du bus n° 96 a imposé une rupture de charge à la place Keym pour les voyageurs venant de la ville par le bus n° 95.
Toujours dans l’optique de desservir les quartiers et de les relier au métro, un nouveau bus n° 17 a été créé en 2007, reliant la station de métro Beaulieu au Coin du Balai (Heiligenborre), par la place Keym, les Trois Tilleuls et Wiener. A cette occasion, le bus n° 95 retrouva son terminus à Wiener, évitant la circulation des longs bus articulés dans le rue Middelbourg. Une tentative faite en 2010 de prolonger à nouveau certains bus n° 95 jusque Heiligenborre n'a duré que trois ans.
Les tramways
À l’occasion de la grande restructuration du réseau de la STIB en 1967-1968, les trams n° 4 et 16 cédèrent la place, en 1968, à un tram n° 32, Bourse - Boitsfort via la porte de Namur et la chaussée d’Ixelles. L’inauguration des tunnels du pré-métro sur la Petite ceinture entraîna une modification du trajet du tram n° 32 le 11 novembre 1972 : il prit dorénavant l’avenue Louise pour s’engager dans les tunnels jusqu’à la place de l’Yser et fut prolongé le 19 août 1974 jusqu’à la place Philippe Werrie et finalement le 20 mars 1979 jusqu’au stade du Heysel, avenue Houba de Strooper. En 1985, avec la transformation du pré-métro en métro le long de la Petite ceinture, le tram n° 32 cessa de circuler. Il fut remplacé le long de l’avenue Louise et jusque Boitsfort par le nouveau n° 94, né en 1968, qui effectuait la liaison Boitsfort - Jette (plus tard, le Heysel) par la rue Royale et la place Liedts (un n° 94 existait précédemment, venant de Jette par la rue Malibran et l’avenue de l’Hippodrome, avec terminus au square Marie-José à Boendael). Depuis le 31 août 2013, la ligne n° 94, fort longue, fut limitée au nord à Louise au lieu de Stade.
Au Sud, un prolongement de la ligne, mis en œuvre entre 2007 et 2011, rétablissant donc une ligne de tramway le long du boulevard du Souverain, d’abord jusqu’à la station Hermann-Debroux, puis le 14 mars 2011 jusqu’au Musée du Tram à Woluwe, avec la création d’un site propre et d’une piste cyclable dans la partie centrale du boulevard. Le 29 septembre 2018, après trois ans de travaux, un nouveau tronçon a permis de relier le Musée du Tram à la station Roodebeek. La ligne n° 94 a été rebaptisée pour l'occasion ligne n° 8, les premiers numéros étant attribués aux lignes de métro ou aux lignes rapides en site propre. Le n° 8 met donc Boitsfort en liaison avec trois stations de métro : Louise, Hermann-Debroux et Roodebeek. Notons, même si l’on n’est pas sur le territoire communal, mais cela concerne bien des habitants de Watermael, que la ligne n° 8 est aussi renforcée depuis 2006 entre le boulevard Général Jacques et la gare de Boendael, par le tram n° 24 (qui avait son terminus à la gare de Schaerbeek), remplacé l’année suivante par le n° 25, qui circulent vers Rogier. L’arrivée du 24, puis du 25 à la gare de Boendael s’est accompagnée de la limitation à Legrand du n° 93, qui bouclait jusque-là à la place Marie-José et intéressait donc moins les Watermaelois.
L’allongement du tram vers Woluwe a donc progressivement rendu le bus n° 42 superflu sur la partie occidentale de son parcours : son terminus fut déplacé de Wiener au Transvaal en 2007, puis au Musée du Tram en 2011, le bus n° 41 étant pour l’occasion prolongé de Hermann-Debroux au Transvaal.
Les projets de la STIB
Parmi les projets de la STIB à plus ou moins long terme qui concernent la desserte de Watermael-Boitsfort, on peut relever celui d’une tramification du n° 95, une des lignes de bus les plus chargées du réseau. La question est de savoir jusqu’où irait cette tramification : si elle devait s’arrêter au cimetière d’Ixelles, cela entraînerait une nouvelle rupture de charge.
Toujours dans l’optique d’améliorer les dessertes inter-quartiers et de les raccorder aux stations de métro et aux lignes de trams rapides, la STIB envisage de créer une nouvelle ligne de bus, qui dessinerait une boucle depuis le Centre sportif des Trois Fontaines jusqu’au Coin du Balai, par le CHIREC et l’ULB, reprenant dans la première partie de son trajet celui de l’actuel bus n° 72 et dans la seconde passant par le square de Boendael, la chaussée de Boitsfort et l’avenue des Coccinelles.
Les anciennes lignes privées puis les TEC
- En 1925, Charles Preumont lançait la société des Autocars Preumont dont le siège se situait au n° 334 de la chaussée de La Hulpe, au Coin du Balai. Au départ en concession avec le chemin de fer puis de façon indépendante, elle assurait la liaison Boitsfort - Hoeilaert - Rixensart et parfois Wavre pour le marché, puis plus tard, surtout Boitsfort-Hoeilaert. Sa clientèle était constituée d'ouvriers, d'excursionnistes et de beaucoup d'écoliers d'Hoeilaert qui venaient se scolariser à Boitsfort, particulièrement à l'école Saint-Joseph qui enseignait en flamand. Interrompues par la guerre, les tournées ont repris et se sont maintenues jusque dans les années 1960.
- A la même époque, une autre firme privée exploitait une ligne de bus entre la place Eugène Flagey (alors Sainte-Croix) et Genval. Dans les années 1950, les bus de cette ligne, qui circulaient par paire, pétaradaient dans l’étroite chaussée de La Hulpe, au Coin du Balai, avant l’ouverture de l’avenue de la Foresterie. Cette ligne a ensuite été reprise par le TEC, sous le n° 366, et prolongée jusque Court-Saint-Etienne.