L'histoire de la commune
Sommaire
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- Les exploitations agricoles de W-B-A sous l'Ancien Régime
- Le Coin du Balai - Légende et histoire
- Les églises de Watermael-Boitsfort
- Les maires et bourgmestres de Watermael-Boitsfort
Avant-propos
L'histoire de Watermael-Boitsfort-Auderghem a été traitée dans de nombreux ouvrages et articles. Certains d'entre eux sont consultables sur ce site à la page "Publications - Autres publications".
Aussi, dans ce chapitre, nous avons fait le choix de nous limiter à certains sujets, toujours dans une perspective historique. Les contenus non exhaustifs sont accompagnés de nombreuses d'illustrations.
Willy Delhaye
Avant 1795, Watermael et ses hameaux de Boitsfort et d'Auderghem ne formaient qu'une seule entité. En 1795, ils sont érigés en deux communes distinctes, Watermael-Auderghem et Boitsfort, une situation qui ne se maintiendra que jusqu'en 1811, année où elles seront à nouveau fusionnées. Le territoire de la commune reconstituée sera augmenté en 1825 par l'incorporation de trois portions (triages) de la forêt domaniale de Soignes. Elle prendra le nom de Watermael-Boitsfort au vu du fort développement de la dernière composante. En 1862, le hameau d'Auderghem est redevenu une commune distincte.
Aux origines de la localité
Des traces d'habitat très anciennes ont été mises au jour en 1888 près de l'étang de Boitsfort. Ce site néolithique (civilisation de Michelsberg) présente des restes d'un village fortifié datant de 3 500 à 2 500 av. J.-C. et s'étend sur 5 à 6 hectares.
Aucune trace concernant la localité n'apparaît plus avant le Xe siècle. En 914, on trouve mention d'un grand domaine agricole à Watermael (qui comprend Auderghem et Boitsfort). Dans un acte rédigé à cette date, un aristocrate lotharingien du nom de Gontbert et sa femme Bertraïde cèdent à l’abbaye de Saint-Martin de Tours (France), entre autres biens, l’alleu de Watermael qui comprenait une réserve seigneuriale avec l’église construite en l’honneur de Notre-Dame, avec les terres cultivées, des friches, des bois (forêt de Soignes), des prés, des eaux et cours d’eau, des pâturages, les manses (petites exploitations) qui en relevaient, les serfs... et un moulin. Ce domaine devait compter 2 200 ha dont environ 60 ha de terre de culture lors de la donation. L’éloignement de l’abbaye bénéficiaire et l’évolution politique troublée de nos régions dans les décennies qui suivirent firent que le domaine fut vraisemblablement usurpé au début du XIe siècle par des seigneurs locaux, peut-être par les comtes de Louvain, souche des ducs de Brabant. On voit qu'au XIIIe siècle, Watermael apparaît comme un de leurs domaines. Entre le XIe et le XIIIe siècle, le développement de l'agriculture conduit à d'importants défrichements de la forêt avec comme conséquence la naissance de deux hameaux : Auderghem (XIe siècle) et Boitsfort (XIIIe siècle). Au plus tard au XIIIe siècle, les ducs de Brabant avaient créé des alleux (terres ne dépendant plus du seigneur) ou le plus souvent, des seigneuries secondaires ou des fiefs. Ces biens étaient concédés à des vassaux qui lui devaient allégeance et certaines obligations. Ces derniers personnages eurent à coeur de mettre les terres reçues en valeur. C'est ainsi que naquirent à Watermael-Auderghem, les seigneuries (et les fermes) de Wezembeke, de Schoonenberg ou encore, le fief de Terlinden ... A Auderghem encore, suite à des donations, se sont développées les installations monastiques de Val Duchesse (1262) et de Rouge-Cloître (1368).
Dans la presque totalité de Watermael-Auderghem, les ducs de Brabant restèrent pendant plusieurs siècles les seigneurs principaux, haut-justiciers. En 1648, le duc de Brabant vendit ses droits de seigneurie et de justice au seigneur de Schoonenberg. La seigneurie de Watermael possédait mayeur et échevins dont la juridiction s'étendait sur environ 734 ha, forêt non comprise, soit sur les sections cadastrales A, B, C et D des plans cadastraux de 1836 et suivants. Corneille de Man, seigneur de Watermael, …, et conseiller de Brabant, fit construire en 1674, le château de Watermael le long de l'actuelle rue des Pêcheries.
Le cas de Boitsfort est différent. Vers le milieu du XIIIe siècle, les ducs de Brabant transfèrent la Vénerie de Louvain (office alors confié à la famille louvaniste des Boutsvoord) vers la forêt de Soignes. Ce transfert de l'administration et de la famille conduira à un démembrement territorial du grand Watermael et à la création d'une nouvelle entité qui prendra le nom de Boitsfort. Le Grand Veneur, important dignitaire et fonctionnaire du duc de Brabant, va y concentrer ses attributions. Il avait en charge l'organisation des parties de chasse, la protection du gibier et l'entretien des chevaux et des meutes de chiens. Ces activités, comme l'exploitation des ressources forestières, nécessitaient un personnel important, ce qui explique la croissance de la population du hameau de Boitsfort. C'est du même siècle que date la construction de la Maison des Veneurs, dite aussi château de Boitsfort ou Borcht, au milieu d'un étang, la chapelle de Saint-Hubert voisine, les chenils et aussi le moulin de Boitsfort à proximité du grand étang. La seigneurie de Boitsfort resta en la possession des ducs de Brabant jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Elle s'étendait sur environ 112 ha, correspondant à la majeure partie de la section E des plans cadastraux. Elle était nommée Banc de la Vénerie ou Tribunal des Grands Chiens et possédait mayeur et échevins. Ses revenus étaient affectés à l’entretien des meutes et du personnel de la Vénerie ducale.
Du point de vue religieux, l’église de Watermael avait été cédée dès 1193 au chapitre cathédral de Cambrai qui, en 1271, la transmit par échange au prieuré de dominicaines de Val-Duchesse. Celui-ci bénéficia alors d'une partie de la dîme du grand Watermael et du droit de présentation du curé. Au XIe siècle, une nouvelle église fut érigée. Il est probable que, dès cette époque et certainement avant le 14e siècle, elle passa sous le patronage de Saint-Clément. Les chapelles de Sainte-Anne à Auderghem et de Saint-Hubert à Boitsfort sont restées des dépendances de la paroisse de Saint-Clément de Watermael. C'est dans cette église ou dans le cimetière qui l'entourait qu'étaient aussi enterrés les paroissiens des hameaux d'Auderghem et de Boitsfort. De nombreuses pierres tombales de veneurs sont accolées aux murs de Saint-Clément.
En 1280, Jean I duc de Brabant fonde une chapellenie qu'il dote de ressources à prendre sur le moulin de Boitsfort. La chapelle de Saint-Hubert se situait au niveau de l'arrière de la Maison communale. Complètement ruinée à la fin du XVIIe siècle, elle a été reconstruite en 1721. L'évêque de Gand, Philippe-Érard Vandernoot, la consacra, le 30 mai 1723, en l'honneur de Saint-Hubert. Sous la révolution française, elle est confisquée et vendue puis transformée avec ses alentours en une maison de campagne. Après le Concordat, la Fabrique d'Eglise la rachète et la remet en service. Mais son intérieur était fort dégradé et surtout trop petit pour la population boitsfortoise en forte croissance. L'édifice a été démoli après que Théodore Verhaegen eut fait bâtir l'église dite Sainte-Philomène près de la Maison Haute en 1827-33.
La Vénerie de Boitsfort
C'est Jean Ier, duc de Brabant qui fonda la Vénerie de Boitsfort. Lorsqu'en 1270, il épouse Marguerite de France, elle reçoit un douaire portant entre autres sur le moulin de Boitsfort et sur l'étang de la Maison des Veneurs qui couvre 5 bonniers. En 1282, il fait construire une chapelle en l'honneur de Saint-Hubert, patron des chasseurs. Dès le début du XIVe siècle, les ducs résidèrent régulièrement dans leur maison de chasse. Ils emmenaient avec eux des dizaines de personnes chargées de les servir (veneurs, forestiers, juges, receveurs,..) ainsi qu’une centaine de chiens pour la chasse au cerf et au sanglier. Ce personnel vivait autour du donjon féodal, le borcht.
Sport régalien, la vénerie (du latin veneri = chasser) consistait à poursuivre le gibier et le forcer à se rendre, le tout selon des règles codifiées. Un gros équipage de vénerie se composait habituellement d'un bon veneur (ou maître d'équipage) qui avait la direction du courre, de piqueurs (valets de chiens suivant à cheval la bête que poursuivait la meute), des valets de limiers et de valets de chiens. On mettait un piqueur par 20 chiens et, pour chaque piqueur, 2 valets de chiens, dont l'un était monté et l'autre à pied.
Il y avait en Brabant deux officiers principaux chargés de la police des chasses, le Grand Veneur, et le Warantmeester, ou Maître des Garennes (les chasses gardées réservées au seigneur), que l'on appelait aussi le Gruyer. Le Grand Veneur de Brabant avait sous ses ordres un lieutenant veneur, un lieutenant de plaine et 30 veneurs. En 1525, sur 60 habitations, 25 étaient occupées par des chasseurs.
La Vénerie qui coûtait extrêmement cher, reçut pour dotation des revenus de diverses natures dont les redevances ou des cens payés par les habitants de plusieurs villages et par des abbayes et leurs grandes fermes. La juridiction de la cour censale de la Vénerie s'étendait sur Boitsfort et sur une partie de Watermael, d'Uccle, de Linkebeek, etc.
En 1518, Charles-Quint déclara que le Consistoire de la Trompe, c'est-à-dire le tribunal de la chasse, serait dorénavant composé de sept juges nommés à vie et choisis parmi les vassaux de la Trompe. En 1543, l'Empereur octroya à Boitsfort, le titre de Vénerie de la Cour. Il fit de ce lieu la plaque tournante de son empire de chasse.
Les douze tapisseries (correspondant aux 12 mois de l'année), dénommées les Chasses de Maximilien (conservées au musée du Louvre) représentent fidèlement des épisodes de chasse dans des sites connus de la forêt de Soignes. Elles auraient été tissées, probablement sur ordre des princes de Habsbourg, selon des cartons dessinés par Bernard Van Orley au début des années 1530.
Sur la tapisserie du mois d'avril, on distingue la plus ancienne représentation du château féodal et de ses dépendances dont les chenils.
Sur celle du mois d'octobre, on peut voir, proche de Boondael, la s'Heerenhuys ou Estackette (maison des seigneurs ou de princes, entourée d'une vaste enceinte palissadée), bâtie en 1504, où les seigneurs et dames se reposaient en festoyant après une chasse où le gibier était acculé dans des recoins délimités par des toiles. La construction est abandonnée après la mort de Charles-Quint et disparait dans un incendie pendant les guerres de religion. La laekens schuer (la grange aux toiles) où se remisaient les filets, les toiles, les pieux, ... nécessaires à ces battues, se situait sur le Jagersveld.
A Watermael, sur les murs extérieurs de l'église Saint-Clément, des pierres tombales gravées portent les épitaphes de nombre de veneurs et de leur famille. Ecrites en ancien flamand, elles portent des emblèmes cynégétiques : cerf courant, tête de cerf, andouiller, cor, corne, ... Elles se trouvaient autrefois dans le pavement de l'église. Parmi les tombes des veneurs de Sa Majesté, on peut voir celles de Moyse Sinlé (1607), de Carolus Rowies (1706), de Michel de Cafmeyer, constructeur de la Maison Haute (1715), de François le Page (1750), ...
Le château de Boitsfort
Dès 1270, on sait que le duc de Brabant possédait à Boitsfort, un domaine avec maison de chasse, moulin et chapelle Saint-Hubert. En 1414, on travailla beaucoup au manoir féodal, le Borcht, qui était flanqué de tours et entouré d'eau, et où l'on gardait les meutes et les instruments de chasse. Il consistait entre autres, en une tour dont la base avait 42 pieds de long sur 23 de large, et reposait sur quatre arcades qui furent alors maçonnées ; on arrivait à cette tour par un pont-levis. Il avait conservé le même aspect au début du XVIe siècle, comme on peut le voir sur la tapisserie du mois d'avril des Chasses de Maximilien.
Sous Charles-Quint qui lui octroya le titre officiel de Vénerie de la Cour, la Vénerie prendra un essor particulier. Après disparition de l’Empereur, le lieu tomba en ruine par manque de fréquentation. Le château, reconstruit en 1570-1572 sous le duc d'Albe, fut pillé et incendié en 1587. Il fut reconstruit et réaménagé sous Albert et Isabelle en 1600-1601. Ils s'y réservèrent chacun une chambre que l'on meubla richement. La gravure de Sanderus, reproduite par Butkens vers 1659, le montre comme une grande bâtisse à pignons à redans avec une chapelle accolée. Les guerres de Louis XIV furent désastreuses pour le château comme pour la Vénerie. Les chiens furent vendus, la chapelle pillée en 1684. De 1698 à 1700, le gouverneur Maximilien-Emmanuel de Bavière ordonna d'importants travaux de reconstruction et l'aménagement de la drève d'accès au château, la drève du Duc. En 1750, de gros dégâts sont mentionnés au château par manque d'entretien. Finalement, en 1776, la décision est prise de le démolir. L'étang qui l'entourait sera comblé à la fin du XIXe siècle. Le boulevard du Souverain occupera une partie de son emplacement.
La Maison Haute
La Maison Haute est le dernier vestige encore debout des bâtiments qui abritaient autrefois la Vénerie ducale.
C'est peu avant 1700 que le veneur et forestier Michel de Cafmeyer (1650-1713) entreprend la construction de cet édifice emblématique de Boitsfort. Faussement attribuée à l’architecte français Germain Boffrand, elle fut dessinée à la demande de l’Electeur de Bavière, Maximilien Emmanuel, et édifiée à l'emplacement d'anciens chenils. Elle dominait jadis la vallée de la Woluwe. Elle est visible sur la lithographie de Lauters (ci-avant), à gauche de la chapelle Saint-Hubert. Les fenêtres du premier étage portaient cinq blasons sculptés et coloriés aux armes de Charles VI, le prince de Rubempré, Laurent del Marmol, Hyacinthe de Beughem et Philippe Godefroid Emmanuel de Francquem.
En 1714, Gaspard de Cafmeyer, le fils de Michel, huissier de la Chambre des Comptes, hérite de la Grande Maison mais c'est sa soeur Elisabeth, mariée à François Forneville, qui occupe les lieux jusqu'en 1721. L'auberge est ensuite louée à Francis De Page et à son épouse Catherine Forneville. A la mort de Gaspar de Cafmeyer en 1758, la Grande Maison est vendue à Pierre Servais qui garde les mêmes locataires. En 1776, après la démolition du château de la Vénerie, la Grande Maison devient le siège des réunions de la Vénerie. Charles Wauters et sa femme Pétronille Forneville en deviennent possesseurs en 1778. Le cabaret de Wauters, parfois alors appelé Hooghuis, est aussi le lieu des ventes publiques.
En 1807, le bâtiment est cédé à Michel Dewolfs, brasseur et maire de Boitsfort. En 1826, il en confie la gestion à son gendre Thomas De Page, époux de Suzanne Dewolfs. A la mort de son beau-père en 1835, celui-ci achète l'immeuble qui ne comptait à cette époque que cinq chambres, et en 1838, pour en augmenter la capacité, il fait construire la Grande Salle dont l'étage sert d'hôtel. Sa fille Anna, avec son mari Jean-Baptiste Smets, lui succèdent en 1870. Important lieu de rendez-vous pour la chasse, la Maison Haute devient aussi, avec la création de l'Hippodrome de Boitsfort en 1878-1880, un haut lieu du monde hippique. Les écuries abritent les chevaux de course. En 1883, un incendie ravage les combles mais la bâtisse est peu touchée grâce à l'intervention des pompiers de Bruxelles.
Henri Smets, époux de Marie de Ravenne succède à sa mère. En 1901, il fait démolir la Grande Salle construite en 1838 pour édifier la salle actuelle avec 60 chambres aux étages. Cet hôtel-restaurant jouissait d'une très bonne réputation en ce début de siècle. Henri-Alexis Smets qui succéda à son père fut le dernier patron de la Maison Haute. Il est vrai que l'activité hôtelière à Boitsfort avait commencé à péricliter après l'Exposition de 1935.
Un état-major allemand occupa la bâtiment dès octobre 1940. Le groupe de résistance Mouvement national royaliste, en prit possession en septembre 1944. Il y rassembla jusqu'à 167 prisonniers allemands.
En 1959, la Commune de Watermael-Boitsfort achète la Maison Haute à Lia Smets, la fille cadette des époux Smets-Ravenne, afin d'y héberger son administration grandissante. La partie ancienne de l'édifice est classée depuis 1961.
Les exploitations agricoles à W-B-A sous l'Ancien Régime
Pendant tout l'Ancien Régime et jusqu'à la fin du XIXe siècle, la plus grande partie du territoire de Watermael-Boitsfort-Auderghem était consacré à l'agriculture. Jusqu'à la Révolution française et même encore plus tard, plusieurs grosses fermes monopolisaient la majorité des terres. De petits fermiers se partageaient le reste et se livraient tant à l'élevage qu'à la culture et notamment à la culture maraîchère. Les grandes fermes étaient :
A Watermael :
- la ferme de Wesembeke ou le hof te Wesembeke (au XIIIe siècle, hof van Watermael), à côté de l'église, est généralement considérée comme le lointain successeur du manoir originel. Appartenant au baron de Villers en 1718, elle comportait environ 67 ha de terre et une petite seigneurie foncière sur une douzaine de tenures (10,5 ha).
- la ferme ou hof ter Coigne, ni fief ni seigneurie, était composée de tenures. Sa contenance de 28 ha en 1491, monta jusqu'à 79 ha au milieu du XVIIe siècle suite aux achats de ses propriétaires. Tercoigne fut démembrée en 1714 et Matthieu Veldekens en acquit environ 34 ha, ce qui en fit le plus gros fermier propriétaire du village.
A Auderghem et Watermael
- la ferme ou hof ter Linden formait un fief de Brabant mentionné dès le milieu du XIVe siècle. Sa superficie qui resta inchangée atteignait environ 15,5 ha.
- la ferme ou hof te Schoonenberg, mentionnée dès le XIIIe siècle, avait comme base un fief d'environ 18 ha tenu du Brabant et une seigneurie foncière couvrant 106 tenures (plus de 100 ha). En 1674, la ferme comptait environ 72 ha. Au XVIIIe siècle, les barons de Kessel augmentèrent encore leur propriété qui atteignait, à la fin du siècle, 138 ha sur Watermael et Auderghem.
A Auderghem
- les fermes des couvents de Val-Duchesse et de Rouge-Cloître.
A Boitsfort
- la ferme d'Oyenbrugge-Duras était une grande exploitation indépendante du domaine de la Vénerie qui porta au long des siècles, le nom de ses propriétaires. Elle est attestée dès le XIVe siècle. Propriété des comtes de Duras en 1705, elle contenait environ 55 ha.
Les métiers de la forêt
Si la majeure partie des habitants de Watermael se livraient à la culture, notamment céréalière et/ou maraîchère, et à l'élevage, beaucoup de Boitsfortois par contre, vivaient principalement de la forêt de Soignes. L'exploitation de cette forêt, propriété exclusive des ducs de Brabant puis de leurs successeurs, était sous le contrôle de deux administrations : la Vénerie de Brabant et la Foresterie de Soignes. Après la suppression de la Vénerie à la fin du XVIIIe siècle, les nombreux emplois qui en dépendaient disparurent avec comme conséquence un appauvrissement de la population locale. Seules s'étaient maintenus les métiers liés au travail du bois comme le bûcheronnage ou les artisanats du bois dont la fabrication des balais.
Le Conseiller et Receveur des Domaines de Brabant désignait des marchands-jurés qui, avec leur greffier, procédaient au layage (délimiter les secteurs à vendre), marquage et vente des bois. Le petit bois au sol était souvent ramassé par la population locale. En 1755, huit relativement riches marchands, appartenant à trois familles de Boitsfort et surtout d'Auderghem, se consacraient au commerce du bois. Par contre, on avait parmi les petits métiers de la forêt, 21 ramasseurs(euses) de bois et 27 fabricant(e)s de balais, quasi tous de Boitsfort. En 1830, dans le cahier de l'impôt, sont mentionnés 2 marchands de bois, 2 forestiers, 1 scieur de long et seulement 2 fabricants de balais. Il faut savoir cependant que les femmes mariées n'étaient pas reprises dans ce dénombrement alors que dans les ménages pauvres, beaucoup d'entre elles ou les couples (à la mauvaise saison, lorsque le travail comme journaliers dans les fermes était interrompu) excerçaient ces petits métiers pour (sur)vivre.
Le Coin du Balai - Légende et histoire
Le château de la Vénerie entouré d’un étang et ses dépendances (chenil, écuries, grange, …), la chapelle Saint-Hubert, la maison du chapelain et des habitations de veneurs se situaient aux environs de l’actuelle place L. Wiener. Ces lieux étaient autrefois désignés sous le vocable Nederste Boitsfort (Boitsfort-Bas).
Par opposition, l’endroit partant du moulin et de son grand étang en direction de la forêt de Soignes, le long de la chaussée de La Hulpe et du chapelet d’étangs du Heiligenborre, vit se former une petite agglomération qualifiée alors de Hoogste Boitsfort (Boitsfort-Haut). Elle était en grande partie peuplée par des travailleurs de la forêt : bûcherons, ramasseurs de bois, fabricants de balais, ... La dénomination Coin du Balai (Bessemhoek) qui lui correspond aujourd’hui n’est pas antérieure au XIXe siècle. Elle tient cependant son nom de l’activité exercée jadis par un grand nombre d’habitants de ce quartier.
La tradition attribue le développement de cet artisanat boitsfortois à un certain Pierre Hollé (ou Hallé) qui aurait obtenu de Charles Quint l’exclusivité de la fourniture des balais à la Cour. On raconte que ce personnage aurait ainsi été récompensé pour avoir hébergé l’Empereur qui s’était égaré en forêt. Un de ses descendants n’hésitait pas à invoquer ce privilège ancestral devant les autorités forestières (la Foresterie) en 1728 encore. Cet artisanat, réservé aux plus défavorisés, n’était pas l’apanage des gens de Boitsfort. Il concernait d’autres villages voisins de la forêt tels que Tervuren, Notre-Dame-au-Bois, Rhode-Saint-Genèse, … Pour exercer son métier et recueillir les bois nécessaires (genêts et autres branchages), le fabricant de balais devait être muni d’un laisser-passer, une bessembrieven, délivré par la Foresterie de Brabant. Renouvelables chaque année, ces autorisations étaient gratuites pour le fournisseur de la Cour mais coûtaient 4 florins aux autres au XVIIIe siècle. En 1788, il y avait 55 détenteurs de ces bessembrieven à Boitsfort (qui comptait 408 adultes en 1785).
Jusqu'au XXe siècle, beaucoup de personnes parmi les moins favorisées du Coin du Balai ont continué à fabriquer des balais comme activité principale ou secondaire.
En 1970, à 77 ans, Maria Van Bellingen, Wee den Uil, en confectionnait encore avec de fines branchettes de bouleau et des lanières faites d'écorces de noisetier ou de saule. La technique a été décrite dans nos Chroniques de W-B, n.s. n° 49.
Le moulin de Boitsfort
L'existence d'un moulin à eau situé en aval du Molenvijver (l'étang du Moulin ou de Boitsfort) est attestée en 1282 par la donation de ses revenus au bénéfice d'une chapelle dédiée à Saint-Hubert érigée par Jean Ier, duc de Brabant. Il est, à l'époque, actionné par une roue en dessous du conduit. Cette caractéristique sera modifiée au cours au XIXe siècle. Le moulin et son étang sont ensuite restés propriété des souverains successifs jusqu'en 1794.
En 1795, ces possessions sont vendues comme Biens Nationaux par la République française et acquises par un négociant de Turnhout, Joseph Snoeckx. Sa fille Pétronille en hérite puis les cède vers le milieu du siècle à Pierre Théodore Verhaegen. Après le décès de son père en 1862, Eugène Verhaegen hérite du bien. En 1867, le moulin médiéval est détruit et reconstruit avec une roue plus grande, roue de côté cette fois. En 1875, le moulin est encore remanié dans le style industriel de l'époque et équipé d'une machine à vapeur, en plus de la roue hydraulique. La maison du meunier est reconstruite.
La famille Verhaegen garda la propriété de cet ensemble jusqu'en 1900, année où il est vendu au roi Léopold II à titre personnel. Les Verhaegen conservaient cependant la jouissance de la surface de l'étang pour l'accès et le canotage. Après le décès du Roi en décembre 1909, l'étang revient à la Donation royale mais le moulin est mis en vente. Il est acheté par le constructeur Louis Crollen, conseiller communal, qui le fait démolir en 1914. Sur le site, cet entrepreneur en constructions métalliques a fait construire à partir de 1916, le complexe immobilier connu sous le nom de La Kasba.
La distillerie de Tenreuken
En 1831, Edouard Soleirol, qualifié de rentier, acquiert de la Société Générale une grande parcelle boisée à Tenreuken avec un grand étang (l'étang de La Royale belge) et un chemin donnant accès à la route de Boitsfort à Auderghem. Il acquiert aussi en 1832 de K. Brugelman, un terrain d'un ha environ situé de l'autre côté du chemin. Son intention était d'y établir une habitation et une distillerie d'alcool à base de fécule de pomme de terre. Un moulin à eau établi sur la Woluwe pouvait lui fournir la force motrice. En 1835, ce domaine d'un peu moins de 5 ha est vendu à J.-B. Van Malder qui le loue à l'industriel Albert Lucq. Ce dernier adjoint une machine à vapeur à la roue hydraulique. Assez rapidement, sa société est dissoute et dès 1841, elle est acquise par Catherine Walravens, épouse en seconde noce de Joseph-Guillaume Devisser qui devient directeur de la Distillerie Devisser-Walravens. Ce dernier décède en 1845 et la gestion de la fabrique est confiée à Gustave Vandendaele, fils né du premier mariage, qui prend comme adjoint un autre distillateur, Désiré Hainaut. En 1847, la distillerie est frappée par la foudre. Le propriétaire, bien assuré, la reconstruit et l'agrandit. Elle porte alors le nom de Distillerie L'Espérance. Dès 1857, Désiré Hainaut gère l'exploitation pour son compte personnel. En 1866, il remplace la fécule de pommes de terre par des grains et commence la fabrication de levure. Après la mort du propriétaire en 1872, Désiré Hainaut et son épouse Flore Durant rachètent la propriété de plus de 6 ha et demi avec une distillerie et moulin à eau, habitation de maître, magasins, étables, jardins, grand étang, ... Fin 1885, l'activité de distillation cesse avec la mort de D. Hainaut. Ses 3 enfants reconvertissent l'affaire en négoce de vins et spiritueux.
Les brasseries de Boitsfort
La brasserie Frémineur
Dès la fin du XVIIIe siècle, à l'angle de l'actuel boulevard du Souverain et de la rue du Grand Veneur, existait une brasserie exploitée par le tonnelier Henri Frémineur. Au début du siècle suivant, son fils François qui lui avait succédé, était à la fois brasseur et aubergiste. La brasserie comportait deux chaudières, l'une de 24, l'autre de 10 hectolitres. C'était la plus importante de la commune. Dès 1824, on y trouve Englebert Frémineur qui fut échevin (entre 1826 et 1836) puis bourgmestre de Watermael-Boitsfort (de 1848 à 1858). En 1845, il agrandit considérablement son auberge. Après son décès en 1865, sa veuve, Thérèse Denayre, continue l'exploitation de la brasserie et de l'auberge jusqu'en 1878 puis les loue à Henri Vandeputte. A cette époque, on parle de Brasserie Saint-François et de Café de la Brasserie. Après la mort de la propriétaire, la propriété est acquise par le Dr Aimé Masen, conseiller communal catholique, mais le locataire y est maintenu jusqu'à au moins 1915. Un peu plus tard, les frères Vandendael reprennent le café et arrêtent l'activité brassicole. Les bâtiments de l'ancienne fabrique sont loués à diverses entreprises.
Vers 1936, l'auberge est reprise par la Brasserie Steppé, alias La Bécasse, spécialisée en lambic doux, qui en confie l'exploitation à Marcel D'Haegeleer jusqu'en 1941. Pendant ces années, les locaux accueillent des réunions de communistes engagés en faveur de l'Espagne républicaine puis, par la suite, celles d'organisateurs de l'aide aux réfugiés politiques fuyant l'Allemagne nazie.
L'établissement devient le restaurant La Bécasse Blanche en 1946. En 1951, il est en partie détruit par un incendie. La propriétaire, Marie Masen, le reconstruit tout en l'agrandissant puis en confie l'exploitation à Henri Raguet.
En 1998, acquis par la SA Coreco, le restaurant est transformé et devient La Fattoria. En 2002, la SA HIP développe le commerce. Dans l'ancienne grange, elle établit le Lounge Bar Il Fatto et dans un petit bâtiment accolé, une Pizzeria Grill. L'établissement a fermé à l'été 2022.
La brasserie Dewolfs
La brasserie Dewolfs a été fondée en 1784 par Jean Dewolfs à l'emplacement de l'ancienne ferme de Middelbourg, propriété des Depage au XVIIIe siècle. L'entreprise est exploitée par Michel Dewolfs en 1811 mais reste très modeste, la capacité de la chaudière n'étant que de 15 hl. En 1898, les frères et soeurs Dewolfs font construire un bâtiment industriel (au n° 66 de la rue Middelbourg) pour remplacer la brasserie précédente. Les bâtiments comprenaient la brasserie de gueuze, des annexes, des ateliers et un magasin. En 1906, ils font bâtir une maison au n° 68. En 1928, l'entreprise devient la SA Ancienne Brasserie Dewolfs. Au fil du temps, différentes transformations seront apportées à l'usine, des écuries puis des garages sont construits. En 1947, un transformateur est établi pour alimenter les 33 moteurs de la brasserie. A l'époque, les riverains se plaignaient des fumées et des suies provenant de la cheminée trop basse.
Mais pour les petites brasseries locales, la concurrence des grandes brasseries et le changement du goût des consommateurs vont être fatales. Dès 1951, la brasserie Dewolfs devient également un dépôt Artois et Stella Artois. L'activité brassicole cesse au début des années 1960. En 1962, la propriété est vendue aux Ets L. De Coninck, grossiste en vins et spiritueux, qui occupent une partie des lieux et louent une autre partie à d'autres sociétés. Plus tard, les bâtiments auront d'autres affectations.
Les équipements collectifs
L'usine d'électricité
Au début de l'an 1896, la Commune de Watermael-Boitsfort autorisait la Compagnie Internationale d'Electricité de Liège à construire à la rue du Pinson, une Station centrale d'Electricité comprenant une salle des machines à vapeur, une salle des chaudières (fonctionnant au charbon) et une habitation. La construction se fait la même année et l'exploitation est confiée à la Compagnie d'Electricité de Boitsfort. Un hangar est ajouté en 1898. Le 3 février 1899, la production est temporairement interrompue après l'explosion d'une chaudière. En 1900, la concession de l'éclairage est transférée à la Compagnie impériale et continentale du Gaz qui deviendra plus tard Electrogaz, Unerg et Electrabel. Le contrat prévoit une amende de 5 centimes par jour pour toute lampe publique non réparée dans les 24 H.
Dans la commune, on comptait en 1903, 103 abonnés à l'électricité. Ils seront 207 en 1911. Le kW était facturé 60 centimes en été, 50 en hiver. Une nouvelle cheminée de 40 m de hauteur est construite en 1907 en fond de parcelle. Mais l'usine souffre d'une implantation trop éloignée d'une gare pour son approvisionnement en charbon et de l'absence d'un exutoire naturel pour l'évacuation des eaux.
En 1910, la Compagnie continentale demande au Collège, l'autorisation de raccorder le réseau de Boitsfort à sa centrale de Forest. La production sur le site de Boitsfort a cessé un peu avant la 1ère Guerre Mondiale. Jusqu'en 1970, les bâtiments ont encore abrité la cabine centrale de transformation et de commande du courant produit dans la Centrale de Forest ainsi que les services d'entretien du réseau. Ils ont ensuite accueilli le centre d'écolage de l'Unerg avant d'être désaffectés et mis en vente en 1996.
L'usine d'incinération
Dans les premières années du XXe siècle, la Commune aménage une ferme des boues à la rue de la Vénerie (ex-Woluwé). Elle comportait un atelier, une niche à chiens, un abri pour chevaux et un hangar où l'on stockait le matériel pour les travaux de vidange et d’arrosage, les tombereaux et autres outils. Les ordures étaient enlevées par ces charrettes qui s'annonçaient au moyen d'une forte sonnette. Elles étaient conduites vers des champs d'épandage au Lammerendries et/ou au Coin du Balai. Malgré les mesures prises consistant en l’épandage de terre et de chaux sur le dépôt, les plaintes des voisins affluaient.
Aussi en 1911, le bourgmestre J-H Delleur proposa de construire une usine d'incinération. A cet effet, en 1912 (acte signé en janvier 1914), la Commune achète pour 45 000 frs à Eulalie Verhaegen, épouse en secondes noces de Ferdinand Edouard Kufferath, une parcelle de terrain de 60 a 25 ca au Coin du Balai, tout au bout de la chaussée de La Hulpe. Les Autorités font appel à l'ingénieur Léopold Tobiansky pour concevoir l'usine. La prévision des dépenses pour sa construction s'élevait à 127 000 frs dont environ la moitié de subsides de l'Etat et de la Province. Selon le projet, les immondices seraient incinérées à une température comprise entre 500 et 800° et les fumées, après passage dans un laveur, seraient évacuées par une cheminée de 20 m de haut.
La construction démarre en 1913-1914 et dure jusqu'en 1917. Les premiers essais de fonctionnement commencent en 1916 mais différents problèmes apparaissent si bien que la réception provisoire tarde. Des améliorations sont apportées. Vers le début de 1920, l'usine semble fonctionner à peu près normalement. Quelques 7 500 m³ de déchets y sont amené en 1934. La plus grande partie des cendres produites étaient employées pour la recharge d’accotements ou de chemins de terre. Entre 1935 et 1940, pour des raisons économiques, alors que l'usine est toujours en fonctionnement, une partie de plus en plus importante des ordures est déversée sur des champs d'épandage en différents endroits de la commune. A partir de 1939, le déversage des 15.000 m³ de déchets ne se fait plus que sur un terrain inculte en haut de l’avenue Van Kerm, sur le plateau de la Foresterie (qui en garde encore les traces) ! En 1942, l'activité de l'usine cesse définitivement et les immondices continuent à être versées au même lieu. En 1969, elles prennent la route de Braine l'Alleud avant qu'en 1973, l'Agglomération de Bruxelles n'en assure le ramassage.
Après avoir servi de dépôt communal pendant des années, l'usine est démolie au cours des années 1960.
Les églises de Watermael-Boitsfort
L'église paroissiale de Watermael
Il semble que l'église de Watermael ait été reconstruite vers 1050, époque où elle aurait été consacrée à Saint-Clément. De cet édifice roman du XIe siècle, il subsiste la tour carrée en pierres et la nef centrale avec ses piliers et ses murs à gouttières. Dans les campagnes, la tour servait de lieu de défense en cas d'attaques. Les murs extérieurs des nefs latérales ont disparus lors de la restauration de 1871. Au XVe-début du XVIe siècle, on avait construit un choeur gothique et le transept sud. Il n'en subsiste plus que des traces. En 1604, pendant les guerres de religion, un groupe de cavaliers pilla et incendia l'église. Les réparations qui coûtèrent 12.000 florins à la communauté ne furent probablement pas de première qualité car un siècle et demi plus tard, l'édifice était déjà dégradé. En 1755, les habitants de Watermael et le curé intentèrent un procès au prieuré de Val-Duchesse qui détenait le bénéfice de l'église. Ils obtinrent satisfaction mais en 1785, l'église est déjà dite en mauvais état avec des murs humides et salpêtrés. Pourtant, c'est dans celle-ci qu'affluaient aux offices du dimanche, les paroissiens qui, pour la plupart, habitaient les hameaux plus populeux d'Auderghem et de Boitsfort, lieux qui ne possédaient que de petits oratoires. L'état lamentable de l'église est encore signalé pendant une bonne partie du XIXe siècle. C'est surtout l'état de la toiture et des murs des bas-côtés qui posait problème.
Le monument a fait l'objet entre 1870 et 1872 d'une grande restauration qui le dénatura quelque peu. Il fut procédé entre autres à la démolition du choeur gothique et à une reconstruction qui permit d'agrandir l'édifice. On ne conserva que la partie la plus ancienne du bâtiment à l'exception des murs des bas-côtés en ruine. On reconstruisit les transepts et le portail d'entrée néo-roman. En 1871, 43 dalles funéraires furent enlevées du pavement et scellées sur les murs extérieurs. L'église a été classée en 1949. Elle a fait l'objet d'une nouvelle restauration en 2020.
L'église Saint-Hubert dite Sainte-Philomène à Boitsfort
1840, on démolit la chapelle ducale Saint-Hubert en ruines, le lieu de culte des Boitsfortois depuis six siècles. Elle se trouvait au niveau de l'arrière de la Maison communale.
Sous le mayorat de Pierre Théodore Verhaegen (1825-1836), l'Administration communale décide de bâtir une nouvelle église à côté de la Maison Haute. Commencée en 1827, la construction est achevée en 1833. Mayeur d'une petite commune rurale aux moyens limités, Verhaegen lui-même doit se charger de rassembler les fonds nécessaires mais il doit aussi s'occuper de la construction (fourniture des briques, de la chaux, recruter les ouvriers, ...). Les plans étaient de M. Cordemans. Le style de l'édifice était typique des églises construites en Belgique sous le régime hollandais. Le clocher situé à l'arrière reçut une cloche en 1839. Officiellement dédiée à Saint-Hubert, la vox populi ne cessa cependant de l'appeler église Sainte-Philomène. L'église était accessible par une rampe partant de la rue Middelbourg puis, plus tard vers 1906, de l'avenue de la Vénerie (avenue Delleur). Ce bâtiment de culte a été démoli en 1925.
L'église Saint-Hubert
Dans les premières années du XXe siècle, il est devenu évident que la modeste église Sainte-Philomène, construite en 1833, ne convenait plus au village de Boitsfort en pleine croissance. Dès 1906, la décision est prise de construire une nouvelle église et de l'implanter sur le plateau du Jagersveld. Dès 1909, l'architecte Pierre Langerock est chargé d'en dresser les plans. L'édifice sera de style néo-gothique, ce qui convenait parfaitement pour une copie de l'abbatiale d'Aulne. La tour sera construite en briques-ciment plutôt qu'en pierres de taille.
Les fondations débutent en 1912 mais les travaux sont interrompus par la guerre. Il reprendront en 1919 sous l'impulsion du bourgmestre Delleur. En 1920, il n'y a pas encore de choeur et la tour à mi-hauteur est couverte d'un toit protecteur avec clocheton. La construction ne se termine qu'en 1931. L'église Saint-Hubert est consacrée en 1939 par l'archevêque Van Roey. Et le temps passe ...
En 2006, la tour commence à se dégrader et, par mesure de sécurité, un échafaudage est installé tout autour. La Commune l'achètera en 2012 pour ne pas payer un loyer persistant. Dès 2010, la bourgmestre Martine Payfa avait été amenée à prendre un arrêté fermant l'église au public car divers matériaux tombaient à l'intérieur.
Une éventuelle rénovation, peu subsidiable, était estimée à presque 5.000.000 € en 2011 et ne pouvait certainement pas être supportée par le budget communal. D'autant plus que les Monuments et Sites avaient refusé le classement de ce bâtiment déclaré de faible valeur historique, esthétique et architectural.
En 2014, la décision est prise de le réaffecter en logements. Un groupe promoteur privé, la sprl Bell Tower, fait une offre en 2016 et signe un compromis. L'offre portait sur un montant de 1.150.000 €, sous réserve de l'obtention d'un permis mixte d'urbanisme et d'environnement libre de recours. Depuis, suite à divers blocages, plus rien n'a évolué !
Les nouvelles églises de Watermael-Boitsfort
La création de nouveaux quartiers ou le développement de plus anciens a poussé les autorités religieuses à construire de nouveaux lieux de culte.
- Eglise Notre-Dame du Perpétuel Secours
En novembre 1925, l'archevêché de Malines est autorisé à construire une chapelle et un presbytère le long de l'avenue des Archiducs, dans le quartier des cités-jardins Le Logis et Floréal dont la population totale atteignait presque les 1 900 habitants. Dans ce but, l'Archevêché de Malines avait acquis un terrain de près de 15 ares de la veuve Parmentier. La chapelle Notre-Dame du Perpétuel Secours a été inaugurée à la fin mai 1926. D'abord rattachée à la paroisse Saint-Clément, elle a été érigée en nouvelle paroisse dès 1927. Cette chapelle provisoire a été remplacée en 1965 par un nouvel édifice de style moderniste dessinée par l'architecte Marc Dessauvage.
- Eglise Sainte-Croix
La création du quartier de La Futaie (vers 1895 pour la première phase, dans les années 1930 pour la seconde), amena un fort afflux de population mais isolé des lieux de culte de Watermael et de Boitsfort.
En 1932, les Autorités ecclésiastiques achètent un terrain le long de l'avenue des Coccinelles et dès 1934, y font construire une chapelle provisoire. En 1937, la nouvelle église Sainte-Croix dont les plans ont été établis par l'architecte Devroye (Ixelles), est construite et la chapelle provisoire est démolie.
- Eglise Notre-Dame Reine des Cieux
Le quartier populeux du Coin du Balai est assez éloigné des églises de Boitsfort-Centre. En 1956, l'abbé P. Van Dormael, curé-doyen de Boitsfort et l'asbl Société des Ecoles St-Hubert sont autorisés à construire une chapelle provisoire sur un terrain appartenant à la Fabrique d'Eglise situé au Heiligenborre. Les plans de cette structure semi-industrielle ont été dressés par P. Van Dormael et J. Windels. En 1963, les murs extérieurs de la chapelle ont été revêtus de briques de parement. La petite tour, présente à l'origine, a été abattue en 1976 pour des raisons de sécurité.
La maison communale
Jusqu'au milieu du XIXe siècle, comme sous l'Ancien Régime, les réunions des autorités communales se tenaient dans une salle réservée dans un estaminet ou une auberge, tantôt à Boitsfort, tantôt à Auderghem.
En 1851, sous le mayorat d'Englebert Frémineur, la Commune fait construire à la rue Middelbourg (aux n°79-81), une maison comprenant une salle de réunion pour le Conseil ainsi qu'une salle d'école et un logement pour l'instituteur, qui s'avéra rapidement trop petite.
Par ailleurs, en 1840, Pierre Théodore Verhaegen avait racheté le site de l'ancien château de Boitsfort (démoli en 1776) qui s'étendait sur près de 2 ha 40 a, avec la chapelle Saint-Hubert et l'étang. Le tout avait été confisqué sous la République française et acquis ensuite par Jean-Nicolas Rouppe avant de passer à François Haillez puis à l'abbé Segers, curé de Boitsfort.
En 1844, après avoir fait démolir la chapelle, Verhaegen fait construire une maison de campagne, la Villa, dans le style néo-classique à l'attention de sa fille Marie-Anne. En 1861, Marie-Anne se marie avec Adolphe le Hardy de Beaulieu mais les époux n'occuperont jamais la Villa. Pendant tout un temps, le site fut loué aux restaurateurs Jeannin et Doublet qui l'aménagèrent en restaurant avec jardin au bord du grand étang où l'on pouvait canoter.
En 1866, le bourgmestre Frédéric Depage propose au Conseil communal d'acquérir la Villa que Marie-Anne était disposée à vendre pour 75 000 frs. La Commune désargentée obtient un prêt de 25 000 frs du Bureau de Bienfaisance pour payer la 1ère tranche et l'acte de vente fut signé en 1867. Pour payer le reste, elle prend une hypothèque payable en 30 annuités.
En 1872, sous le mayorat de Léopold Wiener, un Arrêté royal autorise la Commune à aliéner une partie du site à condition que le produit des ventes soit utilisé pour amortir les dettes communales. Divers plans vont alors se succéder pour y créer, après assèchement de l'étang, des rues, des places et bâtiments publics d'une part, un lotissement (38 lots, de la place L. Wiener à la rue du Concours, mis en vente publique en 1885 et 1895.) d'autre part. En 1873, l'école communale des garçons est construite puis en 1878, celle des filles. Ces réalisations n'ont été possibles que grâce à une aide financière substantielle du banquier Jonathan-Raphael Bischoffsheim.
Avec l'accroissement notable de la population et par conséquent des services administratifs, les Autorités décident en 1904 d'étendre la maison communale d'après des plans conçus par l'architecte Ernest Blérot, un des maîtres de l'Art Nouveau. En 1905, l'extension est inaugurée avec faste dans le cadre des festivités du 75e anniversaire de l'Indépendance. Elle consiste en l'ajout d'un avant-corps et en l'aménagement d'un escalier d'honneur flanqué de deux consoles disposées de part et d'autre de l'entrée portant les bustes en bronze de Léopold Wiener et de Jonathan-Raphaël Bischoffsheim. Le gros-oeuvre pour la construction d'une extension similaire à l'arrière du bâtiment est adjugée en septembre 1931 à l'entrepreneur Octave Decallais pour 413 542 frs.
Depuis 1996, la maison communale est en partie classée : les façades, le rez-de-chaussée avec ses guichets en bois, la cage d'escalier avec son vitrail, le couloir du premier étage, le cabinet du bourgmestre, la salle du Conseil y compris le mobilier.
Les maires et bourgmestres de Watermael-Boitsfort
Maires de Watermael
- Cooseman (1794-1806)
- Laurent Blondeel (1806-1809)
- Martin Van Billioen (1809-1811)
Maires de Boitsfort
- Ceulemans (1794-1806)
- Michel Dewolfs (1806-1808)
- François Jean Frémineur (1808-1811)
Maire, puis bourgmestres de Watermael-Boitsfort
- François Vancampenhout (1811-1825)
- Pierre Théodore Verhaegen (1830-1842) (libéral)
- Eugène Amour De Cartier d’Yves (1842-1848) (libéral)
- Englebert Frémineur (1848-1858) (libéral)
- Jean Baptiste dit Frédéric Depage (1858-1866) (libéral)
- Jean Baptiste Smets (1866-1870) (libéral)
- Edouard Olivier (1870-1872) (libéral)
- Léopold Wiener (1872-1891) (libéral)
- Lambert Vandervelde (1891-1893) (libéral)
- Théophile Vander Elst (1893-1895) (libéral)
- Emile Van Becelaere (1895-1904) (libéral)
- Jean Henri Delleur (1904-1921) (libéral)
- Georges Benoidt (1921-1947) (libéral)
- Jules Messine (1947-1959) (socialiste)
- Jacques Henri Wiener (1959-1977) (libéral)
- Andrée Fosséprez, épouse Payfa (1977-1995) (FDF)
- Martine Payfa (1995-2012) (FDF)
- Olivier Deleuze (2012- ) (Ecolo)
L'enseignement communal
Comme dans la majorité des communes rurales, il fallut attendre le second tiers du 19e siècle pour que Watermael-Boitsfort dispose d’une première ébauche d’enseignement communal. Sous l’Ancien Régime et jusqu'aux premières décennies du XIXe siècle, existaient dans la plupart des villages, des écoles paroissiales dirigées par le clergé qui assurait un enseignement de base. Sporadiquement, à Watermael comme à Boitsfort, quelques écoles privées payantes étaient fréquentées par des enfants de familles plus aisées.
Les écoles de Boitsfort-centre
En 1840, le bourgmestre Pierre Théodore Verhaegen, à l’instigation de son ami Jean Rowies ancien instituteur devenu conseiller communal, fait voter un fonds, une allocation communale de 300 francs, pour l’instruction des enfants pauvres. Peu de temps après, la loi du 23 septembre 1842 oblige les communes à créer des écoles publiques valables. Pourtant, le Conseil et son bourgmestre Amour de Cartier rechignent à équiper l'école établie dans une maison louée à bas prix à Boitsfort. En 1851, sous le mayorat de Englebert Frémineur, la Commune fait construire au n°81 rue Middelbourg, sa première Maison communale. Pour bénéficier de subsides, elle y adjoint une salle d’école pouvant contenir 150 élèves. Pendant des années, la Commune désargentée resta incapable d'améliorer la condition des enseignants et de procurer le matériel nécessaire.
L'achat du site de la Villa en 1867 puis l'arrivée au mayorat de Léopold Wiener vont fondamentalement changer cet état de chose. Dès sa nomination, le 2 septembre 1872, il prend rapidement des initiatives pour pallier la pénurie de locaux scolaires. L’architecte Hannotte à Schaerbeek est chargé d’établir les plans pour la construction d’une école des garçons, une maison pour l’instituteur et d’une école gardienne sur l’ilot limité par la place A. Payfa-Fosseprez (ex- Bischoffsheim), la rue Major Brück et la place L. Wiener. L’ensemble est de style néo-renaissant flamand. La dépense montait à 75 051 Frs dont 25 017 Frs à charge de la Commune, somme qui fut généreusement offerte par le sénateur Jonathan-Raphael Bischoffsheim soucieux de promouvoir l’enseignement public. En 1900, l’école communale n°1 (des garçons) était fréquentée par 251 élèves. En 1908, elle comprenait 7 classes, 8 en 1910 (pour 274 élèves), les unes francophones, les autres néerlandophones. En 1906, le bâtiment de l’école gardienne (rue Major Brück) est démoli et les enfants sont relogés dans la maison du Dr Gobert que la Commune avait acquise, à l’angle des places A. Payfa et L. Wiener. L’immeuble de la rue Major Brück a laissé la place à un nouveau bâtiment édifié pour accueillir un vaste gymnase-salle des fêtes, conçu par l’architecte Cordyns.
En 1878, une école des filles conçue par le même architecte et dans le même style que celle des garçons, fut édifiée sur l’autre face de la place A. Payfa. On y comptait cette année-là 181 élèves et 182 (5 classes) en 1910. Dans l’entre-deux-guerres, la population scolaire des écoles de Boitsfort-Centre était devenue insuffisante pour maintenir les deux implantations ; l’école des filles a été abandonnée. Ses bâtiments qui tombaient en ruines ont été démolis vers 1958. Les filles avaient été réinstallées dans une partie de l’école des garçons, celle faisant face à la place A. Payfa (celle qui abrite l’Académie des Beaux-Arts). Les garçons quant à eux occupaient la partie du complexe située à l’angle de la rue Major Brück et de la place L. Wiener. Devenue mixte mais toujours en perte de vitesse, l’ école de Boitsfort-Centre a fusionné en 1979 avec l’école de la Sapinière puis a fermé en 1997.
Les écoles de Watermael
En 1872-1873, la Commune acquiert une des écuries de l’ancienne ferme de Wezembeke qui était située au niveau de l’actuelle école maternelle La Roseraie (au n° 47 de la rue du Loutrier). A partir de 1873, elle l'aménage pour accueillir les classes de l’école communale de Watermael et un logement pour l’instituteur en chef. Le bâtiment a été agrandi et transformé au fil du temps. Vers 1875, la Commune ajoute encore à ce complexe, une nouvelle construction (aujourd’hui disparue) à front de la rue du Loutrier. Vers 1890, il apparaissait clairement que tous ces locaux scolaires seraient fort insuffisants pour accueillir tous les enfants.
En 1891, le Conseil communal envisagea d’abord d’étendre encore les bâtiments existants. Mais, constatant que cette solution n’était pas tenable à long terme, il décida de construire une nouvelle école à la rue du Gruyer, en face de l’entrée de l’église, sur des terrains acquis des héritiers Coppyn. C’est le bourgmestre Lambert Vandervelde qui, en 1893, met en chantier la construction des bâtiments des écoles des garçons et des filles de Watermael. Les travaux ont été réalisée selon les plans de l’architecte – géomètre Félix Sterckx, par les entreprises Marchal de Schaerbeek. Les ouvrages terminés, les locaux ont été inaugurés en septembre 1895, sous l’échevinat de Théophile Vander Elst. Seules les classes maternelles ont été maintenues dans l’ancienne école de la rue du Loutrier. Des modifications seront apportées en 1912 aux écoles des Cèdres, notamment par l’adjonction de gymnases disposés perpendiculairement à l’aile principale.
En 1900, l’école des garçons (école n° 3) et l’école des filles (école n° 4) comptaient chacune deux classes auxquelles il faut ajouter l’école gardienne (qui prendra le nom de La Roseraie dans les années 1950). Dès 1904, elles en compteront chacune 3 et dans les années 1920, 6 qui étaient réparties entre classes francophones et néerlandophones. Des travaux de rénovation et de modernisation ont été entrepris entre 1984 et 1987. L’école comptait alors 8 classes primaires (169 élèves).
Le bâtiment qui avait été construit en 1875 pour agrandir l’école, devenu inutile, a accueilli à partir de 1906, et pendant presque un demi-siècle, le sous-commissariat de police de Watermael. Ce dernier et les autres bâtiments anciens de la rue du Loutrier ont été rasés et remplacés par le nouvel ensemble de La Roseraie, inauguré en 1998.
Les écoles de quartier
- Ecole de La Futaie (école n° 5)
En février 1933, le bourgmestre G. Benoidt rappelait qu’un nouveau quartier comptant quelques 1 500 habitants s’était créé sur les anciennes propriétés Cornet d’Elzius et de la Futaie mais que le chemin de fer rendait les communications difficiles pour les enfants désirant se rendre aux écoles du Centre… Suivi par le Conseil communal, il émet l’idée de créer un établissement gardien et primaire avec logement pour le chef d’école dans le château de la Futaie (édifié sur un terrain de 36 ares). L’établissement scolaire s’ouvre dès la rentrée de septembre en tant qu'école-annexe à l’école n° 1 de Boitsfort. Il deviendra autonome en septembre 1946. La population scolaire étant en progression constante (192 élèves en primaire et 93 en gardienne en 1969), le Conseil communal du 5 octobre 1967 approuve un avant-projet pour remplacer le château par des constructions neuves et modernes. Les travaux ont commencé en mai 1970. Les nouveaux bâtiments conçus par les architectes J. Van Hoorde et J.P. Logelain du Service communal de Belgique, ont été inaugurés en juin 1972.
- L’école du Karrenberg (école n° 6)
L’école du Karrenberg a été créée en 1929 dans un quartier en plein développement. Pour parer au plus pressé, des locaux scolaires furent aménagés dans les bâtiments vétustes de l’ancien Sanatorium Marie-José, des dépendances ouvertes sur la rue Fr. Ruytinx de l’ancien hôpital civil qui avait été mis en service à la fin de la Première Guerre mondiale. Cette création était motivée par le grand nombre d’enfants habitant le quartier du Karrenberg et les cités-jardins du Logis-Floréal et par les dangers résultant de la circulation de plus en plus intense des véhicules sur la voie publique à emprunter par les élèves pour se rendre aux écoles situées dans chaque section de la commune. Cette école annexe de Watermael s’est ouverte le 3 septembre 1929 avec un instituteur et une institutrice. Elle sera rendue autonome en juillet 1947. Devant la fréquentation en forte croissance (218 élèves, 8 classes en 1951), le Conseil communal approuve un projet de construction d'une nouvelle école en 1955. L'année suivante, les ancien locaux sont démolis. Les nouveaux locaux dessinés par l'architecte Marcel Viehoff, sont inaugurés en 1957.
- Les écoles maternelles du Logis
Dès 1924, le Conseil d’Administration du Logis faisait part de son intention de créer dans la cité-jardin, une école familiale pour enfants de 3 à 6 ans. Les deux cités se situant à mi-chemin entre les centres de Watermael et de Boitsfort, les parents éprouvaient des difficultés pour y conduire leurs enfants en bas âge. Dans le courant de 1925, le comité scolaire décide de construire deux écoles (conçues par l’architecte Eggericx), celle des Airelles et celle du Colibri, à financer par des souscriptions. Elles s’ouvrent en septembre 1926. A la rentrée de 1927, il y avait 77 inscrits : 47 aux Aigrettes et 30 au Colibri. Ces écoles et leurs institutrices ont été reprises par la Commune en 1934. Une troisième école maternelle créée au rez-de-chaussée d’un immeuble construit par la société Le Logis à la rue des Naïades. Elle sera directement intégrée à l’enseignement communal et inaugurée en mai 1952. La Commune loue les locaux scolaires au Logis.
- L’école de la Sapinière (école n° 7)
A la fin du XIXe siècle, la Commune envisageait déjà de construire une école au Coin du Balai, un quartier traditionnellement replié sur lui-même. Il faudra pourtant attendre 1912 pour que le projet de l’architecte Degroef montant à 42 275 frs puisse être mis en chantier, 20 000 frs manquants étant apportés par des donations. Mais il ne s'agissait là que de classes gardiennes (environ 80 bambins chaque année entre 1913 et 1929). En 1927, le Conseil communal décide d'agrandir l'école et d'y adjoindre des classes primaires mixtes. Ces classes fonctionneront à partir de janvier 1930 en tant qu’annexe des écoles de Boitsfort-Centre. La Sapinière deviendra autonome en 1947. Les enfants y étaient très majoritairement d’expression flamande. Suite à la hausse de sa fréquentation, l’établissement a fait l’objet de nouvelles extensions en 1955-1956.
Dans les années 1970, les populations scolaires des écoles de La Sapinière et de Boitsfort-centre sont en fort déclin, elles fusionneront en septembre 1979. Boitsfort-Centre ferme en septembre 1997 alors que l’école de La Sapinière voyait sa fréquentation en forte augmentation. C'est qu'une autre population repeuplait le Coin du Balai et la pédagogie avait été adaptée à la nouvelle réalité sociale. En 2000, les bâtiments anciens de la Sapinière ont été rénovés et une vaste extension a été construite en bordure de la chaussée de La Hulpe.