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Le territoire communal

Topographie et hydrographie

- Topographie 

Texte

Carte topographique de Watermael-Boitsfort - Inst. cartographique militaire vers 1900.

- Hydrographie

Rivières et ruisseaux

A Watermael : le Watermaelbeek

Le Watermaelbeek prend sa source dans la forêt de Soignes. Il entre à Watermael par le Dries et poursuit sa route vers les rues du Bien-Faire, des Bégonias et le parc de la Héronnière avant de se jeter dans la Woluwe au niveau du shopping-center d'Auderghem. Il est canalisé dans la majeure partie de son tracé sauf dans le parc de la Héronnière où il coule à l'air libre.

A Boitsfort : la Woluwe

Les étangs de Boitsfort forment un chapelet de pièces d’eau aux sources de la Woluwe, dont le plus important est le Molenvijver, l’étang du Moulin.

A l’époque de Ferraris, figurent trois affluents du Molenvijver : le Karregat à l’ouest, le Vuylbeek, au sud-ouest et le Zwaenenweidebeek au sud. Sur le parcours du Karregat, on trouve l’étang des enfants Verdronken, que les traducteurs ont mal interprété par enfants noyés, et l’étang du Fer à Cheval.

Le Vuylbeek traverse l’étang de l’Ermite.

Le Zwaenenweidebeek est jalonné de trois étangs : le Busdalvijver, le Heiligenborre vijver (déjà mentionné sur un acte notarié de 1429) et le Nieuwendamvijver.

Partant du Molenvijver, la Woluwe canalisée poursuit sa route vers Tenreuken où elle alimente successivement les étangs de la Royale Belge, de Tenreuken et Seny.

Vue d'ensemble des cours d'eau à Watermael-Boitsfort (Atlas des cours d'eau, A. Zimmer 1880). La commune est divisée en 4 sections renvoyant à 4 planches où elles sont agrandies.

Le grand étang de Boitsfort

Au-delà du croisement de la rue Middelbourg et de la chaussée de La Hulpe, s’étend le Grand Etang de Boitsfort dit aussi Molenvijver. Son existence est attestée dès 1282 par un texte détaillant la dotation de ses revenus au bénéfice d’une chapelle dédiée à Saint-Hubert qui est érigée par Jean I, duc de Brabant. Cette pièce d’eau est retenue par une levée de terre formant barrage sur lequel a été bâti le moulin. Son emplacement a été opportunément choisi en raison du rétrécissement de la vallée de la Woluwe entre le Krekelenberg et le Kwynenberg. La retenue d’eau constitue une réserve d’énergie pour l’alimentation du moulin-barrage.

A la fonction d’alimentation énergétique du moulin s’ajoutait la pisciculture, qui a connu un essor remarquable aux XVème – XVIème siècles. Les viviers de Boitsfort rapportaient bon an mal an  de 500 à 700 carpes ainsi que 70 à 100 brochets, parfois du blanc poisson et des alevins qui sont remis à engraisser. L’introduction de l’élevage de la carpe, Cyprinus carpio originaire du bassin du Danube, au XIVème siècle en Brabant, lui a donné une nouvelle impulsion  comme vivier. Pour la pisciculture, on utilisait plusieurs étangs aux fonctions différenciées. Il y avait au moins trois viviers : un vivier d’élevage, un vivier d’engraissage des poissons d’un an et un vivier d’engraissage des poissons plus âgés parmi lesquels on choisissait les carpes reproductrices.

Le moulin et son étang sont restés la propriété des souverains successifs jusqu’à l’occupation française en 1794. En 1795, le moulin et le Molenijver avec son prolongement le Dammevijver sont confisqués puis vendus comme Biens Nationaux par la République Française. Le citoyen Van Mons agissant par procuration pour Jacques Joseph Snoeckx, négociant à Turnhout, en fait l’acquisition en 1799.

Le moulin et les étangs sont ensuite passés par héritage à la fille de l’acquéreur Pétronille Snoeckx, épouse Vanderbruggen, habitant Bruxelles. Pierre-Théodore Verhaegen (bourgmestre de Watermael-Boitsfort de 1825 à 1842 et un des fondateurs de l'ULB) en fait l’acquisition en 1837. A son décès en 1862, son fils, Eugène Verhaegen hérite du bien. Florence Nève, sa veuve, vend le moulin et l’étang à Léopold II à titre personnel en 1900. Les Verhaegen conservaient cependant la jouissance de la surface de l’étang pour l’accès et le canotage. En 1903, fort désireux de préserver ce superbe site, le monarque en avait assuré la pérennité en léguant l'étang avec ses abords à la Donation Royale. Celle-ci en entra en possession après le décès de Léopold II en décembre 1909. Elle en est aujourd'hui encore la propriétaire. Le moulin quant à lui fut mis en vente et acquis par le constructeur-entrepreneur et conseiller communal Louis Crollen qui le fit démolir avant 1914.

A l'aube du XXème siècle, l'endroit était particulièrement recherché par la bourgeoisie bruxelloise. Sa fréquentation avait été favorisée par la création de la gare de Boitsfort peu avant 1860 puis par l'établissement d'une ligne de tramway vers 1900. Mais sa spécialité d'anguilles que l'on servait dans les nombreux établissements établis le long de la chaussée de La Hulpe était certainement aussi une des causes de ce succès.

L'étang de Boitsfort. Dans le fond, la chaussée de La Hulpe et les hôtels - Carte postale Ed. Dero, vers 1900-04
L'étang de Boitsfort. Dans le fond, la chaussée de La Hulpe et les hôtels - Carte postale Ed. Dero, vers 1900-04
L'étang de Boitsfort. Sa surface a été légèrement réduite suite à la création de l'avenue de la Foresterie. - Carte postale Photo Paysagiste, vers 1960.
L'étang de Boitsfort. Sa surface a été légèrement réduite suite à la création de l'avenue de la Foresterie. - Carte postale Photo Paysagiste, vers 1960.

Les étangs disparus du Coin du Balai

Le grand Étang de Boitsfort, le Molenvijver, reçoit au sud, parallèlement à la vieille chaussée de La Hulpe, un ruisseau portant le nom de Zwaenenweidebeek, le ruisseau du pré aux cygnes. A l’époque de Ferraris (carte vers 1770), le parcours de ce cours d’eau était jalonné de trois étangs le Nieuwe Damvijver, le Heiligenborrevijver et le Busdalvijver.

La construction d’une digue qui supporte aujourd’hui la rue dite Montagne du Chat avait divisé en deux le Molenvijver initial. C'est la partie en amont qui portait le nom de (Nieuwe) Damvijver. Il a été  asséché dans le dernier quart du XIXème siècle mais sa forme reste bien lisible dans le parcellaire. C’est sur ce site qu’a été établi le manège de La Martingale, aujourd’hui, le Manège du Possible.

Au sud du Damvijver, s’étendaient deux étangs qui appartenaient à l’église de Watermael : le vijver ten Heiligenborre, environ 80 ares, (en sa possession depuis le début du XVIème siècle) et le Wolfsvijver (ou Woluevijver) dit aussi Busdaelvijver, environ 50 ares. Ces deux Kerkvijvers sont figurés et nommés sur les cartes de Vander Stock (1661) et Laurin (1740). Ils ont été asséchés au début du XIXème siècle (dont un après 1819) et loués en tant que prés. Le parcellaire a également gardé l’empreinte de ces étangs.

Les étangs du Coin du Balai. Seul le grand étang de Boitsfort (le Molenvijver) existe encore de nos jours. Les trois autres ont progressivement disparu au cours du XIXème siècle.
Les étangs du Coin du Balai. Seul le grand étang de Boitsfort (le Molenvijver) existe encore de nos jours. Les trois autres ont progressivement disparu au cours du XIXème siècle.

Les étangs de Tenreuken

Texte.

Au quartier Tenreuken, l'étang de la distillerie qui deviendra l'étang de la Royale Belge - Carte postale Ed. Dero, vers 1900-05.
Au quartier Tenreuken, l'étang de la distillerie qui deviendra l'étang de la Royale Belge - Carte postale Ed. Dero, vers 1900-05.
L'étang et le bâtiment de la Royale Belge/AXA
L'étang et le bâtiment de la Royale Belge/AXA
Le nouvel étang de Tenreuken établi vers 1910 après la création du boulevard du Souverain
Le nouvel étang de Tenreuken établi vers 1910 après la création du boulevard du Souverain

Les étangs de Watermael

Les Pêcheries royales

L'histoire de l'étang des Pêcheries royales, à la limite d'Auderghem, ne commence qu'à la fin du XIXème siècle. En 1884, Jean Philippe Sommeryns, d'une famille de glaciers auderghemois, acquiert l'endroit qui n'était alors qu'un vaste pré inondable d'environ 2ha 40a, et y creuse un étang de pêche. De façon complémentaire, la glace qui y était recueillie en hiver était stockée (parfois jusqu'à 10 mois) dans la grande glacière qu'il avait construite en face de la brasserie de la Chasse Royale tout près du boulevard du Triomphe.

En bordure de son nouvel étang, Sommeryns met en exploitation un débit de boissons, le Café-Laiterie de la Pêche royale (déjà connu sous ce nom vers 1900) qui avait remplacé une petite ferme. De nombreux pêcheurs s'y donnent rendez-vous.

En 1905, l'étang et ses abords sont acquis en vente publique par la Commune d'Ixelles dans le but d'en faire un réservoir régulateur des eaux d'orage de Boondael. Ixelles met en location d'une part l'exploitation de l'étang et du café et d'autre part, l'enlèvement de la glace. A partir de 1930 et pendant plus de 40 ans, un stand de tir est aussi en activité à proximité de l'établissement.

En 1972, les Pêcheries royales sont achetées par un promoteur italien dont les projets immobiliers se heurtent à la résistance des riverains désireux de conserver le caractère naturel du site. Ils sont suivis par les Administrations communales de Watermael-Boitsfort et d'Auderghem. Laissés à l'abandon pendant des années, les bâtiments se sont pour leur part fort dégradés.

En 1997, la Région de Bruxelles Capitale devient propriétaire des lieux après un long processus d'expropriation par voie judiciaire et les intègre au Parc régional de la Héronnière. Elle confie l'exploitation de l'établissement et de ses abords à la sprl Flying G qui rétablit et développe le Café-Laiterie des Pêcheries.

L'étang des Pêcheries royales a été créé autour de 1900. Les pêcheurs y affluent; - Carte postale, vers 1920-25.
L'étang des Pêcheries royales a été créé autour de 1900. Les pêcheurs y affluent; - Carte postale, vers 1920-25.

La Pêche impériale et le chalet Robinson

Situé à l'entrée de la rue des Pêcheries, au n° 2, le chalet Robinson a été construit vers 1890 par la famille Van Haelen. Il est situé entre deux étangs, le sien et celui de Tercoigne (ancienne version). En 1906, l'Administration communale d'Ixelles achète aux héritiers Van Haelen la plus grande partie des terres de Tercoigne ainsi que le chalet Robinson et, plus loin, le café de la Pêche royale et leurs étangs. Elle comptait établir une station d'épuration pour les eaux de Boondael sur les terres en question (projet heureusement jamais concrétisé) et utiliser les étangs comme bassins d'orage.

Dès sa construction, le café était exploité par Jacobus Coppens-De Beus auquel succéda son gendre Henri Degreef-Coppens. Aussi dès le début du XXème siècle, le café était connu sous le nom de Chez Kobe (diminutif de Jacobus). Outre l'étang situé au pied de son café (il servait de réserve de pêche), Kobe louait aussi à la commune d'Ixelles, l'étang de Tercoigne voisin qui alors portait le nom de Pêche impériale, puis après la guerre 1940-1945, Pêche des Alliés. Dans les années 1970, Ixelles vend le chalet Robinson. La S.A. B.T.S le possède à la fin des années 1980 mais le revend dès 1992 à la SA. Inn qui le rénove. Dès 1999, le café prend le nom de Brasserie Antoine puis, quelques années plus tard, Brasserie X-It. En 2008, l'établissement devient The Lodge. Dès 2006, la propriété avait été démembrée. Une partie de l'étang a été comblé et une habitation a été construite à l'angle de la rue des Pêcheries et de la rue des Néfliers.

La Pêche des Alliés autrefois Pêche impériale, deviendra l'étang Tercoigne - Carte postale Photo Belge-Lumière, années 1920-25.
La Pêche des Alliés autrefois Pêche impériale, deviendra l'étang Tercoigne - Carte postale Photo Belge-Lumière, années 1920-25.

L'étang Tercoigne

L'aménagement du parc et de l'étang Tercoigne, conçu par l'architecte de jardins René Pechère, a été réalisé en 1971-72 par l'entrepreneur Alfred Boucher. L'étang est situé dans l'ancien lit du Watermaelbeek mais il est aujourd'hui alimenté par pompage dans la nappe phréatique.

L'étang de Tercoigne - Photo WD 2018
L'étang de Tercoigne - Photo WD 2018

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